ODILE VUILLEMIN
SCULPTURE

SCULPTURES MONUMENTALES - INSTALLATIONS

Le champ des possibles



Présentation du projet Qu’est-ce qu’une frontière? Il y a les définitions et les symboles : - Les frontières sont des intentions politiques traduites en dispositions juridiques, cartographiées sous la forme linéaire continue ou discontinue. Ce symbole bien choisi résume toute la problématique de la frontière : D’un trait plein, elle vise à retenir ; d’un espace, elle permet le passage.

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- Le symbole qui sépare deux pays est cartographié par une croix qui se projette virtuellement et s’inscrira matériellement dans le milieu naturel par des bornes frontière. - Ce lieu qui nous sépare de l’extérieur détermine aussi notre vie en commun, nous permettant de reconnaître la diérence de l’autre (et donc ses richesses) qu’elle soit identitaire, régionale, culturelle, linguistique... tout en lui faisant sentir la nôtre. - Les frontières varient selon les régions et les époques. Entre séparation et rencontre, j’ai choisi de travailler sur le symbole cartographique de la frontière : la croix, pour créer une interface entre les espaces en ouvrant un champs de possibles. Le champs des possibles est issu d’une déviation formelle de la ligne frontalière qui transforme le linéaire, modalité de séparation, en circulaire, symbole de réunion. L’espace ainsi créé ore tout à coup une respiration, une surface, elle-même se muant en volumes.
C’est travail de formes sur la forme. Une déconstruction /reconstruction physique, symbolique et mentale de la notion de frontière. Une manière d’interroger et de jouer avec le concept en partant de la forme.
Le champs des possibles est une sculpture, une installation composée de 36 modules proposant un jeu plastique sur le thème de la croix qui multiplie les franchissements et les points de vue : jouer sur les contours, le dehors et le dedans, appréhender le vide et le plein, interroger l’unité et le composé, considérer l’intérieur et l’extérieur, le positif avec le négatif et comprendre les différences d’orientation... Ces concepts traduits en espace invitent le spectateur à des expérimentations formelles qui constituent une appropriation symbolique de la notion de frontière.
«Pour recevoir l’autre, il faut bien lui ouvrir sa porte, donc lui faire franchir une frontière». Régis Debray
Un théâtre à ciel ouvert placé sur une ligne frontalière constitue un lieu d’échanges, de rencontres, de rapprochements et de coopérations transfrontalières, où la culture ; diérentes cultures, peuvent co-exister, se rencontrer et coopérer pour transcender la notion de frontière. Lieu d’accueil pour des projets, des expériences communes de lumières et de paysages, d’espace et de temps. C’est un espace pour construire, imaginer, créer, confronter les idées et partager les émotions qui nous traversent.
On découvre le Champs des possibles par hasard, ou bien l’on s’ y rend, convoqué par l’évènement qui s’y tient : théâtre, danse, concert, poésie, conférences, expositions, nuits des étoiles… L’ensemble des modules peut accueillir confortablement un public de 150 à 200 personnes autour d’une scène de 12 mètres de diamètre.
On y accède par un sentier frontalier dont le parcours est matérialisé tout le long, par des croix en acier à demi-entérrées dans le sol. La fréquence avec laquelle on les rencontre obéit à la suite mathématique de Fibonacci.
Marcher sur un sentier, c’est parcourir le paysage, suivre sur les traces et la mémoire des hommes, des femmes et même des animaux qui nous ont précédés. L’expérience du cheminement préalable est importante. C’est l’occasion pour le marcheur de se reconnecter à la nature, de se relier au monde, le long de ce temps inscrit dans l’espace par la frontière qui conduit au Champs des possibles.

Odile Vuillemin - Septembre 2020.

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LE PASSAGE, une poétique architecturale de la lumière.